Depuis quelques semaines on ne cesse de tarir d’éloge le
millésime 2010 de Bordeaux. Une récente
opération menée en Amérique en janvier, dont le 26 janvier dernier à Montréal par
l’Union des producteurs de Grands crus de Bordeaux semble avoir touché la
cible. (Voir mon texte du 7 février) Les villes de New-York, Washington, Chicago,
Los Angeles et San Francisco ont goûté aux charmes de ces vins.
Pas étonnant que le Wine Spectator y consacre son édition du
31 mars avec James Molesworth. Intitulé Bordeaux
at his Best, cette nouvelle édition de la bible du vin aux États-Unis, en
profite pour passer en revue une impressionnante quantité de vins en proposant
plus de 450 vins du millésime 2010, ayant obtenu la note de consécration de 90
points et plus. En lisant l’article de
Molesworth, on salive déjà en lisant ces paragraphes décrivant les vins en
vedette sur les deux rives.
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Un millésime 2010 de Cheval Blanc à 1440 $ |
Dans le coin gauche, les canons du Médoc avec les
appellations de Saint-Julien, Saint-Estèphe, Pauillac et Margaux. Dans le coin droit, les poids lourds de Pomerol,
Saint-Émilion et sans oublier Fronsac et Côtes de Castillon. Bref la soif se manifeste à la lecture, mais
lorsqu’il y a de grands millésimes comme 2010, les « aubaines » se trouvent
davantage auprès des plus petits châteaux. On trouvera de bons vins particulièrement
dans des appellations comme Listrac, Moulis, Pessac Léognan et Haut-Médoc. L’analyse de Molesworth est documentée par des informations
intéressantes pour ceux qui visent des vins avec de hauts pointages et de
longues durées de garde.
Les 2010 démontrent davantage de structure que le 2009, avec
notamment des tanins et une acidité plus présente et mieux défini. Les vins de Saint-Estèphe auraient été exposé
à de la grêle tard dans la saison ce qui a résulté de résultats variables mais
tout de même très bons. Quant à certains
Saint-Émilion une légère tendance à des extractions un peu trop poussées semble
ternir un peu le portrait d’un superbe millésime. Les vins de Pauillac et Saint-Julien démontrent
des résultats magnifiques par la qualité du Cabernet sauvignon. Sur 36 grands crus de Pauillac, au moins 27
se sont mérité la note de 90 points et plus.
Sur 25 vins goûtés par le Wine Spectator pour l’appellation
Saint-Julien, un seul n’a pas été en mesure d’obtenir le seuil des 90 points et
plus. Pour l’appellation Margaux qui a été analysée
dans ce rapport avec 54 vins, au moins
72% des 2010 goutés ont obtenu un pointage remarquable en comparaison avec 46%
des 39 vins de Saint-Estèphe. Pour les
bonnes aubaines, dans l’appellation Pessac Léognan, le Château Brown et Château Larrivet
Haut-Brion à 35$ chacun s’illustrent avec le même pointage à 92 points. Le Château Belle-Vue Haut-Médoc à 25$ obtient
pour sa part 91 points.
Sur la rive droite, les vins de Pomerol auront été particulièrement
à la hauteur avec 88% des vins obtenant
la marque du 90 points et plus. Un magnifique
Château Le Pin Pomerol obtient 98 points, mais pour avoir le plaisir d’y
tremper ses lèvres on devra débourser 3000 $ pour mettre la main sur une
bouteille, ce qui est 400$ de moins que pour un Pétrus 2010 qui a obtenu un point de
moins. À ce chapitre, le Château Cheval
Blanc de l’appellation voisine de Saint-Émilion apparaît comme une aubaine avec
son pointage de 98 points à 1440$.